Les punaises

 

Qu’est-ce qu’un hétéroptère ?

C’est un fait, les punaises ont mauvaise réputation !

Et pour cause, le mot punaise trouve ses origines dans l’ancien adjectif punais, lui-même issu du latin populaire putinasius qui signifie littéralement : « qui sent mauvais par le nez ».

Si la plupart des punaises de France émettent des odeurs à l’aide de glandes spécialisées, seules celles de certaines espèces peuvent être qualifiées de réellement nauséabondes. C’est le plus souvent une simple question d’appréciation culturelle !

Enfin, l’évocation du mot punaise fait référence à des insectes piqueurs. En réalité, seule une trentaine d’espèces peuvent infliger une piqûre superficielle à l’Homme. Parmi celles-ci, il y a bien sûr les célèbres punaises des lits (Cimicidae) qui sont les seules qui piquent pour se nourrir du sang ; les autres espèces ne piquant que pour se défendre, lorsqu’elles sont saisies à la main par exemple (nèpes, naucores, notonectes, réduves et nabides).

À quoi reconnait-on une punaise ?

Les punaises sont classées au sein du vaste ordre des hémiptères, aux côtés des cigales, des cercopes, des cicadelles, des pucerons et des cochenilles. Comme tous ces insectes, leurs pièces buccales sont transformées en stylets, eux-mêmes protégés par une gaine appelée rostre. L’ensemble forme donc une « paille sophistiquée » dans laquelle circule deux fins tuyaux : l’un injecte une salive qui digère les tissus, l’autre aspire les liquides servant à l’alimentation (sève, liquide corporel, sang).

Les punaises se distinguent toutefois des autres hémiptères par leurs ailes antérieures qui présentent une partie avant rigide (corie) et une partie arrière souple (membrane). Cette hétérogénéité de la structure alaire a valu aux punaises le nom du sous-ordre dans lequel elles sont rassemblées : les hétéroptères.

Géographie d’une punaise

Par Christophe Avenas et François Dusoulier

Comment sont classées les punaises ?

Les hétéroptères se répartissent en 6 groupes, dont les caractéristiques morphologiques demandent parfois l’observation de caractères fins :

Dipsocoromorphes

Les Dipsocoromorphes rassemblent de minuscules punaises vivant parmi les pierres et graviers du bord des cours d’eau, ou encore dans les marais.

Népomorphes

Les Népomorphes réunissent toutes les punaises qui vivent et s’alimentent sous l’eau (à l’exception d’Ochterus marginatus qui vit sur les rives des cours d’eau) : nèpe, ranatre, naucores, notonectes, corises, etc. Hormis leurs mœurs aquatiques, toutes ces punaises se caractérisent par des antennes très courtes et peu visibles.

Gerromorphes

Les Gerromorphes rassemblent toutes les « punaises Jésus », c’est-à-dire celles qui marchent sur l’eau. Elles se nourrissent des insectes en train de se noyer ou déjà morts à la surface de l’eau. Elles sont ainsi d’excellentes recycleuses ! Les gerris – appelés à tort « araignées d’eau » – font partie de ce groupe, de même que les hydromètres.

Leptopodomorphes

Les Leptopodomorphes sont un petit groupe d’espèces prédatrices aux yeux très imposant. Les Saldidae chassent à proximité immédiate des cours d’eau, des mares et étangs, voire des milieux salés. Les Leptopodidae affectionnent plutôt les milieux chauds, secs et rocailleux.

Cimicomorphes

Les Cimicomorphes rassemblent un nombre de familles de punaises à la morphologie très diversifiée : réduves, nabidés, miridés, punaises dentellières (Tingidae), punaises des lits (Cimicidae), anthocoridés, etc. On trouve parmi elles de précieux auxiliaires des cultures.

Pentatomomorphes

Les Pentatomomorphes englobent également de nombreuses familles différentes : pentatomes, corées, gendarmes (Pyrrhocoridae), rhopalidés, aradidés, lygéidés, etc. Elles sont en général plus grandes et plus robustes que les Cimicomorpha mais les caractères externes de différenciation sont peu évidents pour les non-spécialistes. Au sein de ce groupe, on caractérise facilement les pentatomoïdes – ou punaises à bouclier – par leurs antennes munies de 5 articles.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les hétéroptères !

Comment se développe une punaise ?

Les hétéroptères sont des insectes à développement hétérométabole.

Aussi, les juvéniles ressemblent à des adultes en version miniature : leurs ailes vont grandir et devenir de plus en plus discernables au fil des 5 mues nécessaires pour atteindre le stade adulte. Ce n’est qu’une fois adulte et mature que les punaises vont pouvoir se reproduire et les femelles pondre leurs œufs.

Quelle est la meilleure période pour observer les punaises ?

L’observation des punaises peut se faire durant toute la belle saison (avril-octobre) bien que les meilleures périodes soient les mois de mai-juin et de septembre-octobre.

Quelle est l’alimentation des punaises ?

Avec leurs pièces buccales de type piqueur-suceur, les punaises ont une alimentation exclusivement liquide.

La plupart des espèces se nourrissent de la sève des végétaux (tiges, racines, fruits, graines). Selon les espèces, elles s’alimentent sur un seul genre végétal (monophagie), sur plusieurs genres d’une même famille ou sur des familles proches (oligophagie), voire sur plusieurs ordres différents de plantes (polyphagie). Quelques punaises se nourrissent sur des animaux, soit en les vidant de leurs liquides corporels (réduves, notonectes…), soit en ponctionnant un peu de leur sang (punaises des lits).

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